« Quand la chaleur n'est pas excessive, c'est un bonheur
"d'épouser la foule". C'est, dit encore Baudelaire, "une immense
jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant,
dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini". La foule est un miroir
de soi où le flâneur apparait dans sa diversité. Insatiable de ses
reflets, chacun de nous savoure dans la foule son infinité. Il suffit
de la regarder pour se multiplier, pour s'oublier. Tel est le lecteur,
grand prostitué. Les personnages ne vivent pas à notre place :
ils nous donnent à connaître nos vies virtuelles. »
Jean Roudaut