Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile se cache un autoportrait.
C'est ainsi que, par exemple, Botticelli « assiste » à l'Adoration des Mages, qu'El Greco est présent lors de l'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Breda le 5 juin 1625 lorsque la ville capitule... Ingres, quant à lui, se tient debout derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre de Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache.
Les oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dalí, et d'autres encore rassemblées dans ce livre invitent à s'interroger sans cesse sur les raisons qui ont conduit les uns et les autres à faire le choix d'un tel jeu.
Une invitation passionnante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.