La pratique analytique structure, de fait, une manière différante de
concevoir le Politique. Quand les idéaux - lot commun de toute éducation
et de tout programme de parti - butent sur le réel, subsiste encore
une voie inédite, celle qu'explore à l'infini le transfert analytique en son
écriture singulière. Celle-ci révèle le travail incessant de l'inconscient,
capable, en ses diverses écritures, d'engendrer autant la vie que la mort.
En trois points nodaux au fondement de l'humain, l'hospitalité, la justice et
la solidarité, attaqués en même temps que promus, une certaine pratique
de la psychanalyse va résister et croiser la démocratie, celle qui reste «à
venir». La psychanalyse est «politique». Elle soutient et pense l'aporie qui
résulte de la déconstruction de l'Un, et rend nécessaire le pas-de-côté
à l'égard de la pulsion de souveraineté. Pour que le monde devienne
«autre», le Politique devrait tenir compte des apports de la psychanalyse
- ceci lui permettrait de penser autrement l'inconnu du lendemain - et
l'analysant y engager davantage son écriture singulière.