Aux origines de Caritas Christi
1936-1944
Au coeur du XXe siècle, des laïques en quête d'absolu aspirent à ouvrir une voie de sanctification chrétienne qui ne les conduise ni dans un cloître ni dans l'activisme humanitaire. Juliette Molland, ardente militante d'Action catholique dans sa Provence natale, accueille en 1936 l'appel à fonder dans l'Église ce qu'elle désigne comme un « ordre laïc ». Sa rencontre avec un jeune dominicain aveugle du couvent de Marseille, Joseph-Marie Perrin, va lui permettre de donner corps à ce projet, non sans tâtonnements et entraves dus non seulement à la Deuxième Guerre mondiale mais aussi à de fortes résistances ecclésiales.
La jeune femme et le religieux, tôt rejoints par des femmes venues d'horizons très divers, vont pourtant jeter les bases de ce que seront les instituts séculiers, reconnus officiellement en 1947 par Pie XII avec la constitution apostolique Provida Mater Ecclesia. Stimulé par l'expérience mystique de Juliette Molland et pour soutenir l'élan des « Petites soeurs de sainte Catherine de Sienne », le dominicain va en outre développer une spiritualité du baptême et une ample réflexion sur le mystère de la charité qui trouveront un écho chez Simone Weil comme chez Madeleine Delbrêl ou dans la famille spirituelle de Charles de Foucauld.