Les hommes et les femmes demeurent étroitement tributaires, pour la survie de leur espèce, de la conjonction charnelle des deux sexes. Mais des conditions proprement humaines (la bipédie, la conscience, la richesse de la physiologie orgasmique et l'intensité du retentissement affectif-amoureux du lien sexuel) ont donné à leur sexualité un aspect bien particulier, conjugant amplification, sectorisation et personnalisation. Ces phénomènes se sont tellement développés qu'ils ont pu occulter le théorème animal fondateur de notre biologie sexuelle, physique et comportementale. Souvent au grand dam des humains, ballottés entre les réglementations répressives abusives et le culte de l'excentricité.
Agissant en naturaliste, Gérard Zwang s'efforce ici, à la lumière des dernières données scientifiques, de cerner les invariants génétiques dont l'évolution a doté l'espèce humaine pour sa perpétuation, en se penchant sur les conditions originaires de son émergence, à partir de la lignée primate. Ce retour aux sources permet à l'auteur de poursuivre la démarche de ses ouvrages précédents. Il peut ainsi démontrer l'inanité de tant de conceptions extra-scientifiques, métaphysiques, psychanalytiques, philosophiques voire socio-politiques, qui ont tellement obéré la juste compréhension comme l'épanouissement vécu de notre condition sexuée. Il indique enfin selon quels critères on doit, poursuivant la libéralisation des mœurs sexuelles née au XXe siècle, préserver sinon faire encore fructifier le legs transmis par nos aïeux. C'est à eux que nous devons l'art ... et l'amour.