L'approche allostérique
La méthode pour apprendre
L'apprendre n'est pas seulement le fait de l'individu comme le martèlent les constructivistes, ou de l'environnement, comme le suggèrent les behaviouristes. C'est d'abord un processus paradoxal et émergent né, de l'interaction des deux. Autres paradoxes : la personne ne peut élaborer qu'à partir d'elle-même, mais en allant contre son savoir initial ; elle le peut que seule mais en s'appuyant sur l'expérience des autres. Ce n'est que lorsqu'une connaissance revêt un sens pour elle qu'elle se l'approprie ; elle fait ainsi évoluer son système de représentations.
Dans le même temps, l'apprenant-enfant ou adulte n'élabore pas seulement un savoir : il transforme son propre processus d'apprentissage et détermine son regard sur le monde.
Ce qui constitue l'originalité de la pensée d'un apprenant (ses conceptions) ce n'est pas la suite des idées qu'il a enregistrées, mais les liens qu'il est capable d'initier et qu'il sait mobiliser... De même, on ne peut agir directement sur la pensée d'un individu ; l'enseignant, le médiateur favorise l'apprendre en suscitant un environnement didactique propre à interférer indirectement avec les conceptions de l'apprenant... Pour comprendre l'apprendre, l'accepter, voire y adhérer, encore est-il nécessaire de sortir des cadres habituels de la pensée classique. Au lieu de mettre en avant la cohérence, ce qu'on nomme imprudemment la logique de l'action éducative, il s'agit de penser autrement. Ce qui est premier dans l'acte d'apprendre, ce sont à la fois : les interactions, et notamment le système d'interactions, les régulations à mettre en place et la gestion des paradoxes qui conduit à des émergences...