Le Canon de la médecine d’Avicenne (m. 1037) est un des monuments de la littérature scientifique médiévale. Dans ce traité de 1500 pages environ, l’auteur se propose de systématiser le savoir médical et de le structurer grâce à des concepts philosophiques majeurs. C’est cette interaction entre médecine et philosophie que nous avons mise en évidence dans le présent ouvrage. Il appert ainsi que le Canon de la médecine s’inscrit dans une vision universelle de la connaissance chère aux grands philosophes arabes médiévaux. Cet aspect systématique n’échappa pas aux savants de l’Occident latin qui disposèrent, dès la fin du XIIe siècle, soit moins de cent cinquante ans après sa rédaction, de la traduction latine qu’en donna Gérard de Crémone. Avec la fondation des universités européennes, cette oeuvre majeure devint la base de l’enseignement médical et philosophique, les maîtres ès arts s’appuyant sur l’un ou l’autre des cinq livres la composant.