Voter, pourquoi ? C'est la question. Voter, pour qui ? Ce
n'est pas la question. La vérité est celle-ci : tous les candidats aux
élections présidentielles veulent vous voir voter et vous savoir
votants. Ils veulent tous que vous y alliez. Car voter est un devoir,
disent-ils, car c'est un droit, poursuivent-ils. Autrement dit : le
droit de vote est un fait. Alors faites ! Pourtant jamais le droit ne
dit le fait : le droit est ce que vous en faites ou ce que vous n'en
faites pas.
La question est : désirez-vous voter ?
Notre réponse est : pourquoi, cette fois-ci, ne pas y aller.
Français, encore un effort pour être la démocratie, absolument
! Nous sommes, vous êtes la démocratie, contre tous ceux
qui la rappellent à leur ordre, contre tous ceux qui n'attendent que
la confiscation totalitaire de votre puissance populaire et constituante
!
Ne pas voter, aujourd'hui, c'est continuer à être le pouvoir,
toujours.
Alain Jugnon
Ni «mouvement», ni «courant», c'est un geste pluriel
d'un autre type qui se déclare ici : le refus, blanc de tout vote,
comme seul préalable nécessaire et indispensable à tout nouvel
inspire de l'Agora, comme un Contre-Coeur d'abondance face à la
complaisance tragique du «nihilisme contemporain», car tout
peut être autrement, et le sera forcément, tôt ou tard, mais qui,
quoi, comment ? Cet inconnu seul s'offre comme le premier et le
dernier défi d'habitation de nos souffles pour un respire plus léger
de nos vies.
Cyril Loriot