Présumant que le défunt est obligé par son karma de traverser les quarante-neuf jours du Bardo, et qu'il doit rencontrer, sur le chemin de la renaissance, de terribles visions et obstacles, un lama lit le Bardo Thödol, le Livre des morts tibétain, pour guider le mort et l'aider à triompher des dangers qui le menacent. Voilà le principe.
Mais que se passe-t-il lorsque le mort refuse d'écouter les conseils qui lui sont prodigués ? Ou lorsque l'existence dans le Bardo lui plaît au point qu'il ne veuille plus en sortir ? Ou lorsque le lama, au lieu de réciter le texte sacré, se met à lire à haute voix un livre de cuisine et des poèmes ? Que se passe-t-il quand au monde des mystiques se superpose le monde des fous, des révolutionnaires ratés, des imbéciles et des sous-hommes ?
L'écrivain et acteur Bogdan Schlumm, dans une solitude psychiatrique semblable à celle de l'espace noir, tente de mettre en scène les réponses à ces questions. Personne ne l'écoute. Les arbres l'entourent, les oiseaux lui fientent dessus. Il est très seul.