Aujourd'hui, en France, un enfant sur trente-deux naît d'une procréation médicalement assistée (PMA). Et plus de cinq millions de Terriens ont été conçus en laboratoire par fécondation in vitro (FIV). C'est le début d'une nouvelle ère.
Depuis le premier bébé-éprouvette, la FIV a affûté ses techniques et croisé d'autres révolutions. Le diagnostic pré-implantatoire offre une vision panoramique des gènes de l'embryon et la possibilité de les sélectionner. Les « ciseaux moléculaires » peuvent modifier, à loisir et à bas coût, le génome humain. Ces avancées permettent de sélectionner les individus mais aussi de modifier leur patrimoine génétique.
Choix du sexe, de la taille, de la carnation, de la couleur des cheveux et des yeux, recherche des « gènes de l'intelligence »... Les « bébés à la carte » ont quitté la science-fiction pour entrer avec fracas dans notre réalité. Pourquoi alors ne pas trier les humains dès l'embryon afin de ne conserver que les « meilleurs » ?
Les conditions d'un eugénisme high-tech planétaire digne du Meilleur des mondes sont désormais réunies.
Dans ce livre décapant et stimulant, Jean-François Bouvet nous ouvre les portes des laboratoires où se joue la transformation de l'humanité. Il montre que le « bricolage des gènes » est un marché lucratif souvent dépourvu de cadre législatif et bioéthique, un avatar de l'ultralibéralisme économique.
Avec Bébés à la carte, Jean-François Bouvet remet en question le culte forcené du progrès et interroge la responsabilité des scientifiques. Il nous tend un miroir : quelle humanité voulons-nous engendrer ?