Berbéris
Givrée
Alors qu'il existe plus de 600 espèces de berbéridacées, il n'a fallu qu'un Berbéris pour lier Angèle et Élodie, deux jeunes filles sauvages qui vont apprendre à s'apprivoiser au fil des cycles de lavage et d'essorage à la laverie du quartier. Entre leurs existences apparemment insignifiantes s'engage un dialogue qui nous donne à voir et à entendre la résistance farouche de deux jeunes femmes face à l'engourdissement général de notre société.
Givrée, Charlotte l'est devenue complètement, enfermée par mégarde dans la chambre froide du supermarché où elle travaille comme caissière. L'habituelle pause cigarette de la jeune fille accablée par l'été caniculaire se prolonge dans son refuge réfrigéré avec cette fraîcheur agréable puis peu à peu paralysante qui la fait délirer, seule dans son palais de glace réinventé. Un monologue qui explore les défenses imaginaires que l'on se crée lorsque le corps atteint ses limites.
Avec subtilité, Karin Serres tire les ficelles de ces quotidiens à l'apparence banale, qui révèlent dans leurs plus intimes replis une force humaine saisissante et salvatrice.