Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, tandis que l’armada alliée s’approche des côtes normandes, 36 Français sont largués sur les arrière de l’ennemi. Ils appartiennent au 2e régiment de chasseurs parachutistes rattaché au Special Air Service britannique (les fameux SAS). Leur mission : préparer l’arrivée de leur unité en Bretagne.
Jusqu’à 450 parachutistes français sont ainsi largués dans les jours et les semaines qui suivent le Jour J. Prenant pleinement part à l’opération Overlord malgré la distance qui les sépare des plages du Débarquement, leur mission consiste à harceler l’ennemi. Ils doivent saboter les voies ferrées, les lignes de communication et mener la guérilla contre les 85 000 Allemands stationnés en Bretagne afin de de les retenir loin du front normand.
En fédérant autour d’eux les résistants de l’intérieur, les parachutistes français, isolés en territoire hostile, affrontent un ennemi à la supériorité numérique écrasante mais qui peine à les saisir.
Henry Corta est l’un d’eux. Largué le 7 juin 1944, il participe à tous les grands combats de cette unité qui sera décorée de la Croix de la Libération par le général de Gaulle.
Dès 1945, s’appuyant sur des archives, sur ses propres souvenirs ainsi que sur ceux de ses camarades, il commence à écrire Bérets rouges. Il y retrace l’aventure des SAS français, en Libye puis en Tunisie entre 1941 et 1943, en France en 1944 puis en Belgique et aux Pays-Bas en 1944-1945.
Considéré comme l’un des meilleurs récits de cette épopée, ce livre, publié en 1952 par l’amicale des anciens parachutistes de la France Libre, nous rappelle le rôle encore trop méconnu de ces Français du Débarquement.