Bernard Charbonneau ou la critique développement exponentiel
Bernard Charbonneau (1910-1996), pionnier de l'écologie politique, est aussi sans conteste l'un des critiques les plus précoces du dogme de « la croissance technique et économique indéfinie ». Son oeuvre, écrite pour l'essentiel dans les années 1940 et ignorée jusque dans les années 1970, est d'une densité et d'une fulgurance qui n'ont guère à envier à celle de son ami Jacques Ellul.
La désorganisation écologique et sociale engendrée par le développement exponentiel de la science et de la technique, explique-t-il, appelle en retour la mise en place d'un ordre social géré par la science et la technique, où s'ensevelira la liberté humaine. Le développement nous condamne à vivre dans un monde dont nous nous essoufflons à suivre les transformations permanentes. Il s'agit donc de ralentir, « mais un tel choix de la liberté suppose que l'on sacrifie pour une part l'efficacité, le rendement, ou plutôt ce que les maniaques de la puissance appellent ainsi ».
Les précurseurs de la décroissance
Les auteurs réunis dans cette collection constituent les racines de la pensée politique de la décroissance.
L'apport de Bernard Charbonneau à cette pensée est présenté ici par Daniel Cérézuelle ; la seconde partie de l'ouvrage est composée d'extraits qui offrent un accès direct à son oeuvre.