Danielle Bleitrach, sociologue, universitaire spécialiste de la mondialisation et du développement, auteur de nombreux ouvrages sur le mouvement ouvrier, l’Amérique latine et plus récemment sur l’espace postsoviétique, a voulu interroger deux antinazis. Il s’agit de deux références dans leur domaine, Brecht et Lang, dont la rencontre a lieu à Berlin – L’Opéra de quat’sous, M le Maudit – puis l’exil, là ils retrouvent un autre grand, Hanns Eisler, le musicien, le communiste, et ils font un film sur l’assassinat d’Heydrich, le bourreau de Prague : Les Bourreaux meurent aussi. Heydrich est le bourreau des juifs, l’organisateur de la solution finale, question juive à laquelle il ne sera pratiquement pas fait allusion dans le film. Pourquoi ce silence, pourquoi le choix de la fiction, l’histoire d’un mensonge collectif de la population pragoise ? Mais surtout en quoi, aujourd’hui, le vaccin antifasciste a-t-il désormais perdu son efficacité, laissant chacun impuissant devant le retour des périls ?
Ce livre porte aussi la marque de conversations menées avec Richard Gerhke, architecte, autour de l’Allemagne de Weimar, la relation entre l’architecture et le cinéma, arts de masse, industrie, création et propagande, celle de la mise en scène nazie et ses décors.