Près de trente ans après la fin de la guerre en Bosnie-Herzégovine, le photographe Fabrice Dekoninck a exploré, dans ce qu'elle a de plus intime, la mémoire de ceux qui ont survécu au siège de Sarajevo, à l'épuration ethnique de la région de Prijedor et au génocide de Srebrenica. Tel un anthropologue de la mémoire, il a documenté, sur les lieux mêmes où les événements se sont déroulés, la mémoire vivante de la guerre au contact des témoins survivants.
Ce travail au long cours dresse le portrait d'une société bosnienne traumatisée par l'héritage de la guerre et qui, en l'absence de vérité historique, court le risque de la voir réapparaître. À l'aune du retour de la guerre en Europe et de la résurgence des nationalismes, ce livre offre un éclairage essentiel sur les risques que l'instrumentalisation des mémoires de la guerre fait peser sur la paix.