Adolescente issue d'un milieu aisé, Bibiche
est incarcérée pour complicité de vol. Avec elle, c'est
la jeunesse et l'insouciance, un souffle de liberté qui
entrent dans la prison, qui fascinent et déroutent
gardiennes et détenues.
Albertine Sarrazin (1937-1967) a connu un
succès triomphal avec La cavale, L'astragale et La traversière,
parus en 1965 et 1966. Elle y retrace sa jeunesse
fugueuse d'enfant adoptée, ses dérives et ses
errances, du vol à la prostitution occasionnelle
mais surtout son amour immodéré de l'écriture
qui sera son salut durant les dix années qu'elle
passe en prison. Son oeuvre est portée par
l'invention d'une langue neuve, où argot et
anglicismes nourrissent une plume libérée de
tout joug. Sa carrière fulgurante est brisée prématurément
par son décès à vingt-neuf ans des
suites d'une opération du rein.
Ecrit en prison en 1962, juste après la rédaction
de La cavale, Bibiche a été publié pour la première
fois en 1973. Il n'avait pas été réédité depuis.
Annabelle Guetatra nous invite à entrer dans la
danse de Bibiche. La chorégraphie qu'elle invente
pour elle scande d'un pas décomplexé le rythme
des phrases d'Albertine Sarrazin.