Quoique j'aie laissé de côté bien des noms plus obscurs encore, et dont la célébrité d'un moment n'a légué de souvenirs qu'à une demi-douzaine d'adeptes qui ont pris la ferme résolution de ne rien oublier, je ne peux me refuser à prolonger cette liste baroque jusqu'à une époque un peu plus rapprochée de celle où j'écris. Ce serait faire tort aux deux premiers siècles de l'imprimerie que d'enclore dans leur courte durée l'éternelle dynastie des fous littéraires, si vivante et si florissante dans les deux siècles qui les ont suivis ; et je manquerais précisément en cela le principal objet de ma revue, qui est tout à la gloire des progrès de la déraison, du radotage et du mensonge, sous la souveraine influence de la typographie.
Charles Nodier