Lorsqu'une maison d'édition barcelonaise en
mal de nouveautés lance une collection de true
crimes et propose à la journaliste Nuria Masclau
d'y publier un titre, celle-ci choisit l'affaire dite
du Menteur de Cornellá, dont le protagoniste,
auteur du rapt et du meurtre d'un jeune garçon,
est encore en prison. Si elle avait su !... La
reconstitution du parcours de l'assassin fait un
écho sulfureux à l'itinéraire chaotique de l'écrivain.
Et les rôles finissent par se fondre, sinon
dans le roman de Nuria, du moins dans son imaginaire.
La démarche tourne au cauchemar,
mais de quelle nature est-il ? S'agit-il d'un
«vrai» délire de Nuria, débordée par sa matière
et dépassée par sa propre existence ? Ou
du tourment même de l'écriture, vécu par un
écrivain dont justement «le livre aura la structure
des cauchemars» ? Les deux d'ailleurs
sont-ils dissociables ?