Biographies ou le récit événementiel
de l'affleurement d'une voix.
Recueillant des textes épars comme
autant de fragments de vie, Mathieu
Bénézet laisse apparaître le corps de
l'écrit. Instances narratives, syntaxe
et sentiments sont déconstruits : à
travers les failles du tissu conjonctif
se dessine la chair d'un verbe à vif,
une lettre équarrie. Émouvante et
fragile comme une épave, émerge,
du blanc de la page, une langue à
la beauté d'un pretium doloris.
De proses litaniques en vers
syncopés, dans le délitement de la
phrase, c'est l'intériorité biologique
de la littérature qu'exhibe l'écrivain,
cherchant, sous le tégument des
mots, l'organicité de l'écriture.