Bion à New York et à São Paulo
« Comment passer des perceptions ou des émotions à leur communication, comment les rendre siennes et en même temps recevables, sans éviter la douleur de penser ? Pour l'analyste en tout cas il ne s'agit pas de conceptualiser ces mouvements, mais plutôt d'y reconnaître et de garder distincts les lieux-qualités du conscient, de l'inconscient et de l'inaccessible, sans trop appuyer. En raison d'une inadéquation indépassable, plus la pensée et le langage ont affaire à du vague, moins s'y distinguent des nuances et plus on a tendance à se l'imprimer en noir et blanc. Pauvreté et cécité deviennent en conséquence un label de maturité, un étalon paradoxal que Bion relie à des procédés de dilapidation des richesses primordiales de l'humain, celui-là même qui, après un détour aliénant, demande en analyse de revenir à Soi. »
Amaro de Villanova