« Les personnes blanches produisent les images dominantes du monde et ne voient pas vraiment qu'elles construisent ainsi le monde à leur image. Le pouvoir blanc se reproduit principalement parce que la blanchité est une norme invisible. Les Blanc·he·s doivent apprendre à se percevoir comme blanc·he·s, à voir leur spécificité. En d'autres termes, il faut rendre la blanchité étrange. »
Plus de vingt ans après sa parution en 1997, Blanc reste l'ouvrage de référence sur les représentations de la blanchité dans la culture visuelle occidentale. Dans ce classique des études culturelles, Richard Dyer comble un manque dans les études des représentations raciales, traditionnellement focalisées sur les images des groupes minorisés. En analysant la blanchité en tant que telle, il contribue à l'extraire de sa position de norme invisible, qui joue un rôle essentiel dans la consolidation du pouvoir blanc. Après être revenu notamment sur le rôle du christianisme, des théories racialistes et de l'impérialisme dans la construction de la blanchité, Dyer explore ses représentations visuelles, notamment cinématographiques, à travers une histoire technologique et esthétique de la lumière, ainsi que des études de cas, allant des films centrés sur des héros blancs bodybuildés, comme les Rambo ou les péplums italiens, à des classiques de la science-fiction comme Blade Runner ou Alien.