« Blanche de Castille, mère de Saint Louis » : telle est l'image très réductrice que la mémoire collective a retenue de cette reine du XIIIe siècle, dont la célébrité ne tiendrait qu'à celle de son fils. C'est oublier qu'elle a été une femme de pouvoir au destin exceptionnel, à l'instar de sa grand-mère, Aliénor d'Aquitaine.
Née en 1188, fille du roi Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, mariée à douze ans au prince capétien Louis VIII, elle fait son éducation politique à la cour de son redoutable beau-père, Philippe Auguste. Reine en 1223, mère de douze enfants, veuve à trente-huit ans, elle devient régente du royaume au nom de son jeune fils, Louis IX. Confrontée aux révoltes des barons, qui acceptent mal d'être gouvernés par une femme, par une étrangère, « l'Espagnole », comme on la désigne alors, fait preuve de qualités politiques inattendues, subtil mélange d'autorité et de souplesse, qui lui valent l'admiration des chroniqueurs. Éducatrice puis inspiratrice de la politique de Saint Louis, qui lui confie la couronne pendant la septième croisade, elle conserve une place particulière jusqu'à sa mort en 1252, avant de compter parmi les plus illustres femmes de pouvoir du roman national.
Georges Minois a publié de nombreux livres réputés chez Perrin, notamment Charlemagne, Philippe le Bel, Charles le Téméraire et une Histoire du Moyen Âge.