Gustave Geffroy a été un des inventeurs du journalisme moderne.
Mais il est de ce siècle de géants, en pleine conscience de ce que leur a offert leur siècle. On ne raccourcit pas sa phrase sous prétexte qu’on n’est pas en littérature.
Blanqui est une immense figure. Mais une figure toujours à l’index : le poursuit cette image de trouble fomenteur de révolutions ratées. C'est cela qu'ici on va nettoyer.
Blanqui : né d’une révolution, acteur de 2 autres, en 1830 et 1848, et toute sa vie enfermé, déporté.
Ce qu’entreprend Geffroy, c’est de rendre hommage à Blanqui en le resituant dans cette traversée du siècle. Les ombres de Hugo, Balzac et Baudelaire ne sont pas loin. Mais Geffroy, quand il entreprend la rédaction de L’Enfermé, a encore accès aux témoins directs de l’émeute de 48 ou de l’évasion de Belle-Île.
C’est ce qui fait de ce livre un monument incontournable. Walter Benjamin ne s’y est pas trompé. Jamais réédité depuis 1931, en voici la première version numérique.
François Bon
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Préface d'Hervé Jeanney