Elles (plus rarement ils) ont entre treize et dix-sept ans et leur adolescence est marquée par l'angoisse et la douleur, plus ou moins enfouies ou violemment exhibées. Le langage du corps et de l'acte est privilégié.
L'inflation des conduites de scarification relève d'une réalité sociologique et psychopathologique ; elles n'ont cessé de croître depuis une dizaine d'années. De l'acte à l'inscription, de l'adresse à sa réception, le cheminement est hasardeux à l'image des rencontres avec ces adolescents qui se retrouvent, à l'âge où la plupart s'en tiennent à la navigation trouble entre désordres familiaux et amitiés amoureuses, pris en charge à l'hôpital ou en psychothérapie. Penser ces formes d'attaques contre le corps demande une ouverture singulière à l'insensé et au paradoxe.
Cet ouvrage à deux voix témoigne de ces rencontres. Deux thèses dialoguent autour de l'énigme des scarifications adolescentes où s'entremêlent désir de vie et destructivité.