Saint-Jean-d'Acre, Palestine, en 1799. Protégée par ses remparts et réputée imprenable depuis les croisades, la ville est gouvernée par Jazzâr Pacha, un Bosniaque sanguinaire au service de l'Empire ottoman. Venant d'Egypte à la tête d'une puissante armée, Bonaparte l'assiège pendant deux mois sans parvenir à la conquérir...
L'épisode du siège d'Acre par les Français est bien connu, mais plutôt qu'un roman historique, Ala Hlehel nous donne à lire sa version personnelle de la confrontation entre deux hommes hors du commun qu'il campe dans leur banale humanité. Les autres
personnages - l'amiral britannique Sidney Smith, le colonel royaliste Phélippeaux ou encore Haïm Farhi, trésorier et souffre-douleur de Jazzâr... - ont eux aussi réellement existé, mais l'auteur les réinvente et les investit librement dans la trame de son récit, de même que les pauvres prostituées françaises dépêchées en Palestine pour égayer la vie des soldats de la République.
La « morale » immorale qui se dégage de cette histoire est d'une brûlante actualité. Voici un conquérant français qui cherche à abattre un gouverneur comme lui étranger, épaulé lui-même par une flotte britannique - et une population victime de leurs exactions et bientôt de la peste, qui sera perdante quel que soit le vainqueur.