Bonjour l'angoisse ! et autres impromptus
Présentant cet ouvrage paru en 1996 et alors titré Impromptus, l'auteur écrivait : « Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux, un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire. C'est de quoi la philosophie, souvent, n'est que la dénégation. À quoi bon tant penser, si c'est pour vivre si peu ? La paranoïa, disait Freud, est un « système philosophique déformé » ; et un système philosophique, ajouterais-je volontiers, est une paranoïa réussie.
On voudrait ici essayer autre chose - autre chose que cette paranoïa des systèmes, autre chose, même, que cette réussite : une philosophie à découvert, au plus près de la vie réelle, de ses échecs, de sa fragilité, de sa perpétuelle et fugitive improvisation... C'est ce que le mot d'impromptus, emprunté à Schubert, a paru pouvoir désigner à peu près. »
« Bonjour l'angoisse ! », qui est le premier texte de ce recueil, apprend à accepter l'angoisse plutôt qu'à la fuir. « Pourquoi faudrait-il avoir peur d'avoir peur ? Si le sage est celui qui n'a plus d'angoisses, le philosophe est peut-être celui qui ne s'angoisse plus d'en avoir. »