Au lendemain de la guerre de 1870 qui l'a si cruellement frappé,
Bougival connaît une renommée qu'il est difficile d'imaginer
aujourd'hui. Les Parisiens reprennent le chemin des bals, des guinguettes,
des régates et des fêtes nautiques. Séduits par la beauté et la diversité de
ses paysages, Monet, Sisley, Pissarro, Renoir, Berthe Morisot et beaucoup
d'autres viennent y poser leurs chevalets. Interprétant les jeux sans cesse
renouvelés de la lumière, du ciel et de l'eau, ils y créent l'impressionnisme.
Ecrivains et musiciens ne tardent pas à les suivre. Aux Fresnes, Pauline
Viardot et Ivan Tourgueniev accueillent Mérimée, Fauré, Gounod,
Saint-Saëns, les frères Goncourt, et Georges Bizet est leur proche voisin.
Financiers, industriels, hommes politiques, grandes familles bourgeoises
de la capitale font à leur tour bâtir au bord de la Seine et dans les îles
leurs résidences secondaires.
C'est entre les deux guerres mondiales que Bougival commence à
devenir une ville résidentielle de banlieue. Pavillons et immeubles
remplacent les champs et les vergers et la ville prend peu à peu l'aspect
que nous lui connaissons.
Il suffira donc au lecteur de comparer les images que nous avons
rassemblées, celles d'hier face à celles d'aujourd'hui, pour se promener
agréablement à travers le temps.