Boule de Suif
« Boule de Suif, disait Flaubert, le conte de mon disciple dont j'ai lu ce matin les épreuves, est un chef-d'oeuvre, je maintiens le mot, un chef-d'oeuvre de composition, de comique d'observation. »
Issue d'une sorte de concours littéraire lancé lors d'une des soirées de Médan, Boule de Suif fait figure non de manifeste, mais d'accomplissement. Le bonheur d'un titre, la virtuosité d'un conteur qui joue sur tous les registres - y compris le comique -, servis par une plume souple et ferme à la fois, employée à peindre la cupidité aussi bien que l'amour, les préjugés ou le bonheur, n'y sont pas étrangers. Maupassant saisit « dans leurs côtés cruels les réalités de la vie », non sans dégager de cet amalgame de bourgeois avides et d'humiliés perdus une poésie âcre et forte.