Le 11 mars 1937, le grand pêcheur de langoustes Aristide Lucas marie sa fille, sourire aux lèvres malgré le suroît qui souffle depuis la veille.
« En avant la noce ! lance Aristide, visiblement heureux. Debout les enfants, en route !
- Papa, lance Jean Lucas, le fils aîné qui navigue avec Aristide, droit devant, y en a un qui fait des signaux de détresse avec un grand pavillon. Pour sûr, c'est du malheur dans l'air ! »
Sur la falaise, un homme gesticule et montre du bras la baie des Blancs Sablons. Sur le pas de sa porte, Aristide jette à la cantonade :
« Naufrage ! J'y cours !
- Aristide, pas aujourd'hui, répond sa femme, tu maries ta fille !
- Et des hommes qui se noient, ça n'a pas d'importance ? Je sais où est mon devoir ! »
Mais l'histoire du sauvetage en mer s'écrit aussi au présent... Souvent, l'encre est à peine sèche sur la feuille d'un rapport d'intervention qu'un autre canot sort de l'abri et part, noyant son étrave dans la houle, mettant le cap vers le point indiqué par le Cross ou par le sémaphore du quartier. Et la grande force des sauveteurs tient dans une connaissance précise de leur littoral, parfois transmise de génération en génération.
C'est pour leur rendre hommage que Michel Giard a pris la plume, mêlant l'histoire de 16 stations de Bretagne à quelques portraits de sauveteurs fameux et à des récits d'interventions en mer parfois dramatiques, souvent spectaculaires.
Bon vent à tous !