On trouvera dans cet essai des commentaires d'images tournant
les sangs dans certains films de Brian De Palma.
Ce livre tend à être d'abord une réflexion ne tenant compte
que des images, et de ce qu'elles saignent, c'est-à-dire de leur
immanente perception (rien à voir avec une pensée), c'est-à-dire
déjà une conjoncture théorique. Car il existe une perception
des images par tous contacts les unes avec les autres, qui ne
peut être réduite au modèle de notre perception consciente,
impliquant telle conséquence : gire autour des images actualisées
un nimbe d'images intangibles, virtuelles qui n'en sont pas moins
réelles pour autant. Ici, la limite s'impose spontanément : nous
ne pouvons voir les images en dehors de notre perception...
Mais, pour autant, ce programme produit quelque originalité
exégétique et, à tout prendre, ses défauts (quelle méthode n'en a
pas ?) ne pourraient-ils être, sur certains points, préférables à
bien d'autres, de méthodes que cependant nul n'entend vraiment
remettre en cause ?
Mon désir analytique est ici le suivant : établir les prérogatives
d'une perception des images filmiques ; en essarter une
occurrence cinématographique majeure par saignement. Pour ce
faire, j'y pratique de nombreux détours par Aristote, Deleuze,
Leibniz, Jean Louis Schefer, Étienne Souriau, Sarah Kofman, etc.
Le lecteur positiviste ou matérialiste trouvera certaines de ces
conceptions fantasques, voire périmées, donc fausses. Qu'il passe
son chemin ! Ce livre s'adresse à un autre lecteur, que seule
la convenance esthétique (elle n'en est pas moins rigoureuse)
intéresse, et qui s'apprête désormais à retourner ce livre dans le
bon sens pour entrer dans ses fantaisies.