La lecture naturaliste de l'œuvre de Bruno Dumont a souvent occulté sa dimension mystique. Si Hadewijch d'Anvers et Jeanne d'Arc y renvoient explicitement, elle n'en est pas moins active dès son premier long-métrage, La Vie de Jésus. Cet essai s'est donné pour tâche de dégager les expressions historiques qui la relient à la mystique chrétienne aussi bien qu'à Charles Péguy et Henri Bergson. Nous n'y voyons pas le supplément spirituel de son esthétique mais, tout autrement, la condition morale de sa politique du cinéma.