La chair se presse contre la chair, les muscles contre les os, ça craque, ça casse. Il y a du sang qui gicle. Les spectateurs poussent des cris d'orfraie, mais c'est pour le folklore parce qu'en réalité, ils s'amusent de ces pitreries gores. C'est pour de faux, après tout. Les protège-dents volent, les mâchoires claquent, les doigts forment des angles compliqués.
De temps à autre, un attaquant se prend un défenseur en pleine face et semble exploser au contact, tombe en arrière, tout le monde dans le stade ou via l'Interface Sonore Intégrée (ISI) a entendu les côtes se briser, peut-être un organe vital imploser, et le mec ne bouge plus, la tronche éparpillée sur le revêtement métallique.
Les arbitres comptent jusqu'à dix, il reste au sol, la civière automatisée vient le ramasser et l'évacuer du terrain, direction la corbeille. Game over pour lui.
Sur la rangée de sièges tête haute, la visière correspondante se relève. Le numéro six des Brutal Deluxe déconnecte les coaxiaux de leurs supports, se débarrasse du circuit de refroidissement, se lève et se dirige vers les vestiaires, tête basse, penaud.