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Aún poeta en ciernes, el joven Antal Szerb proclama su amor arrebatado y sin embargo lleno de ternura a su ciudad. Aquel Budapest en tempo lento, sentimental y afable, escenario regio y mundano a un tiempo, la gran urbe donde los sueños de sus familias patricias, los Esterházy, los Széchenyi se hacían piedra de suntuosos palacios o largos puentes sobre un Danubio, que en la estación invernal se convertía en una inmensa pista de hielo, del viejo Tabán, habitado por gentes sencillas, con sus callejuelas y sus tabernas bulliciosas frecuentadas por poetas, del Uj-Lipotvaros con sus vanguardistas casas de estilo Bauhaus o del Ujpest fabril y pueblerino por donde pasean cogidas del brazo las hermosas obreras al terminar su jornada. Budapest. Guía para marcianos es un juego sutil de cajas chinas de la nostalgia, de la ciudad desvanecida que llora el poeta, de la ciudad que contempla con el rostro maravillado, de la ciudad bajo cuyos puentes y colinas fluye eterno el Danubio.