Je poursuis ici le parcours qui a toujours été le mien : celui de la vie, traversée par des instants notés au vol parce qu'ils m'ont touché (un mot ou deux, un bout de phrase, une impression, un souvenir, une question...). Et ces instants dans mes poèmes, à la façon d'une couturière, d'un couturier, je cherche à les « reprendre », sans trop les « retoucher ».
C'est l'écriture de ces moments-là, souvent très fugitifs, que j'essaie de mettre au point et de fixer de la manière la plus claire qui soit. Il s'agit donc d'un journal qui n'en est pas tout à fait un, où j'aperçois la présence ou l'absence de silhouettes amies, celles de quelques poètes, et aussi celle d'un homme qui pourrait bien me ressembler.
Il y a enfin des questions que je me pose sur le grand mystère qui fait qu'avec un bout de papier et un crayon on peut « repartir », dans la vie comme dans l'écriture. En se demandant toujours : « Ça tient à quoi ? »
François de Cornière