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Si John le Carré est salué par tant d’écrivains comme l’un de leurs pairs, c’est bien parce qu’il ne se laisse pas enfermer dans un cadre univoque. Loin de se cantonner à une architecture binaire dans laquelle tout serait noir ou blanc, il aime explorer les zones d’ombre et la grisaille. L’entre-deux psychologique et métaphorique l’intéresse plus que le manichéisme idéologique. Sa production littéraire elle-même est bien plus protéiforme que ne pourrait le laisser croire sa réputation. Il ne se réduit pas à l’étiquette « romancier de la guerre froide » – et la fin de la guerre froide n’a pas sonné le glas de l’écrivain ; bien au contraire, elle lui a permis d’étendre son terrain de jeu thématique et géographique pour mieux se recentrer sur l’humain –, pas plus qu’à celle, plus englobante, de « romancier d’espionnage ». Mais la simple étiquette de « romancier », même, ne suffit pas à décrire son œuvre foisonnante.
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