Si le mot «cahier» évoque l'enfance, celui-ci est plein
d'enfants. Ceux que nous accueillons chez nous depuis
presque trente ans, la plupart ayant partagé la vie des
nôtres.
Ouvert chaque semaine, ce cahier du soir contient des
«moments éducatifs», arrêts sur image d'un vécu
partagé, éclairés de nombreuses lectures crépitant
comme des «flashs» au long du texte. La réflexion
clinique et théorique poursuit sans cesse les émotions
complexes d'un vécu partagé avec des enfants en
manque de soins maternels adéquats.
Par instants, c'est l'enfant que fut l'auteur de ce cahier,
qui surgit, d'un inconscient entrouvert, sans prévenir,
comme pour donner sens à son engagement auprès des
enfants carencés relationnels, tant il est vrai qu'on ne
devient pas éducateur «pour rien». Et cela, à des titres
divers, concerne chacun de nous dans ce métier.
Faufilée dans la trame du texte comme un fil rouge,
apparaît une réflexion sur l'état et l'avenir d'une
profession menacée par l'idéologie du lien, de la
distance et du management libéral.