Mais c'est fou quand on y pense, cette manie du plateau, qui m'a prise, ce désir et cette façon de l'explorer en tous sens, je dis bien en tous sens parce qu'il ne faudrait pas croire qu'il s'agit là d'un bête voyage horizontal, non, je verrais même plutôt ça comme un voyage vertical, et l'écriture comme une tentative de carottage du plateau... cet almanach serait dans ce cas une gigantesque carotte qui partirait du centre de notre Terre, passerait par le plateau ardéchois puis le soleil pour se perdre ensuite dans la nuit de l'espace-temps jusqu'à atteindre, qui sait, le fond diffus cosmologique... une carotte spéciale, c'est vrai, très spéciale même, peut-être parce que c'est une carotte dont je fais partie... disons donc que ce livre est le produit du carottage de notre rencontre, de ce grand corps qu'on a formé toutes ces années, le plateau vertical et moi... mais j'y pense... c'est peut-être bien les volcans du plateau qui m'ont donné l'élan, l'élan vertical c'est vrai, mais pas seulement, tous les élans, jusqu'aux plus tordus, parce qu'en vrai ce sont surtout eux, les élans tordus, qui font écrire, tenir, et vivre... malgré tout... (Extrait de la préface)
Ces Cahiers de Bassoléa, avec Des espèces de dissolution et le Monologue de Bassoléa (déjà parus dans le même recueil aux éditions de l'Attente) forment le « Triptyque du plateau », rêvé, conçu et écrit sur le plateau ardéchois, entre Gerbier et Mézenc, entre Ardèche et Haute-Loire, entre les eaux de l'Atlantique et celles de la Méditerranée.