Caïn, Abel, Ötzi
L'héritage néolithique
Vers la fin des temps paléolithiques, au terme de près de trois millions d'années d'histoire, l'humanité change brusquement de façon de vivre : des groupes de chasseurs-cueilleurs font l'expérience de la sédentarisation, renforcent l'aspect végétal de leur diète, commencent à manipuler céréales et animaux et se transforment peu à peu en agriculteurs et en éleveurs. Le néolithique a commencé.
Pour Jean Guilaine, ce moment de basculement n'est pas tant une fin qu'un commencement : étalé suivant les régions d'environ - 12000 à - 3000, il ouvre les portes de l'histoire et pose le socle initial de nos sociétés. Car ces populations, désormais rurales, sont assez vite confrontées à la plupart des problèmes des communautés historiques : pulsions démographiques, politiques de colonisation, implantation de frontières, maîtrise de la nature, luttes pour le pouvoir, conflits intervillages...
Trois noms symbolisent cette révolution : Caïn, le premier agriculteur, Abel, le premier berger, et Ötzi, alias Hibernatus ou l'Homme des glaces, peut-être le premier... tueur en série. Pour l'auteur, cet éventail de rôles délivre la leçon du néolithique. Bien investi, régulé, le milieu est le meilleur auxiliaire de l'homme ; mais pressions démographiques, appât du profit, stratégies économiques pour vivre aux dépens des plus faibles entraînent une exploitation exacerbée de l'environnement et un monde aux tensions permanentes.