Pourquoi un Picard attacha-t-il son nom à la cité de Genève ? Comment un humaniste français devint-il l'une des plus hautes figures de la Réforme ? Calvin, homme d'Eglise, fut-il aussi homme d'Etat ?
Vers 1532-1533, Calvin se rallie à la Réforme. Il publie bientôt la somme théologique du protestantisme réformé : l'Institution de la religion chrétienne. A Strasbourg comme à Genève, où il est retenu, le jeune auteur manifeste des qualités d'organisateur qui vont le faire passer à la postérité. Mais très vite, ses exigences de rigueur suscitent l'opposition, l'hostilité et l'animosité. Car c'est un personnage contrasté que Jean Calvin. Il ne craint pas de polémiquer violemment - Servet, l'un de ses opposants, meurt sur le bûcher - et, dans le même temps, cherche à créer une catholicité évangélique, toujours actuelle. Ce Réformateur est essentiellement un conservateur qui manie aussi vivement la plus grande ouverture que la plus dure intolérance. Voilà donc un écrivain chrétien que son souci de restituer l'ancienne pureté de la foi place, paradoxalement, à l'aube du monde moderne et des idées nouvelles.
C'est en historien que Bernard Cottret dresse pour nous le portrait de ce timide à la volonté de fer, qui fut à l'origine d'un nouveau type d'homme.