De la personnification de l'artiste maudite
à la reconnaissance de son génie, Camille
Claudel a fait l'objet, depuis le début
des années 1980, d'une réhabilitation
passionnée. On sait combien ses premières
oeuvres ont impressionné Auguste Rodin,
qui en fit son élève, son inspiratrice et sa
maîtresse. On sait comment cette femme,
déchirée entre le rêve de l'amour partagé
et celui de la sculpture, a décliné vers
la folie et s'est vue internée. Au-delà de
ces éléments qui en font un personnage
de roman, cet ouvrage restitue sa vie et
son oeuvre dans le contexte de l'époque.
En rappelant combien il était alors
difficile d'être femme et sculpteur ;
comment, avec son frère Paul, introduit
dans les cercles littéraires, elle côtoyait
une partie de l'avant-garde parisienne.
Comment elle se défait de l'emprise de
Rodin pour réaliser jusqu'en 1905 la part
la plus créatrice de son oeuvre, La Valse,
L'Âge mûr, La Vague. Comment enfin, en
proie à un délire de persécution et faute
de la véritable reconnaissance à laquelle
elle aspirait, Camille s'est isolée peu
à peu de la scène artistique, allant
jusqu'à détruire ses oeuvres...