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Ocho años después de la publicación de Cecilia, Antonio Gamoneda entrega su nuevo y esperadísimo libro, una asombrosa síntesis de su mundo poético último, una constatación de la plenitud de su obra, que desde la conciencia de la fatalidad también acoge los ecos interiorizados de la intensidad de la vida. Canción errónea se corresponde con la advertencia de la vida entendida como un «accidente» que ocurre entre una inexistencia y otra inexistencia. En esa circunstancia, el acontecer existencial/accidenta l, es decir el sufrimiento, el placer, la injusticia, el amor, incluso la propia conciencia, son entendidos, a su vez, como «errores». La contradicción, el «no saber», la «pasión de la indiferencia», el cansancio, se deducen naturalmente de la sucesión de las vivencias «erróneas». Y el final de ese malentendido se vive con la lucidez de quien, sin querer renunciar a la memoria conmovida de las cosas, comprende su desenlace natural. No es difícil que el lector reconozca en el curso versicular de estos poemas un fraseo recurrente de su poesía anterior, porque hay mucho de recapitulación, y de nueva interpretación de un asunto al que el poeta ha dedicado composiciones memorables. Ahora su expresión conceptual es si cabe más estremecedora y, trabando correspondencia con artistas y poetas, como Juan Gelman, Angel Campos Pámpano o René Char, sus versos prosiguen explorando esa pasión ciega por algo que fue fugaz, pero que pugna contra la inminencia anunciada, y asumida, de la muerte.