Canicule 2003 : la période estivale choque par l'irruption
brutale de la mort de masse en plein coeur de la
société française. L'événement suscite très vite l'émotion des
individus à l'annonce de morts solitaires, sans sépulture prévue.
Qui étaient ceux que certains journalistes ont nommés
les "oubliés de la canicule" ? Peuvent-ils nous fournir
des enseignements sur l'été 2003 et sur notre approche de la
mort ? Canicule 2003 tente d'y répondre en retraçant les itinéraires
de ces personnes «sans histoire», enterrées malgré
elles en présence de grandes figures de l'Etat. C'est un
tableau éloigné des poncifs de l'été, du vieillard isolé et de la
famille indigne, qui se dresse peu à peu. La découverte de
conditions sociales spécifiques et non accidentelles met à
mal des préconceptions médiatiques aventureuses et pousse
la lourde porte des évolutions de la mort en Occident et de
ses illustrations exemplaires durant l'été 2003. La polémique
sur les «non réclamés» invite ici à l'étude des origines du
choc collectif face à ces «corps solitaires» en particulier, et
face à la mort en général. Et nous conduit à saisir les enjeux
d'une peur commune qui a interpellé chacun de nous en ce
qu'il y a de plus occulté dans notre quotidien : la mort.