Un père apprend la haine à son fils
pour en faire un soldat. Mais le mot
soldat a-t-il encore son sens ici ? Le
désir d'éliminer l'autre jusqu'à la
détresse, jusqu'à l'épuisement, oblige
à questionner le sens réel de l'humanité.
De quoi est fait l'homme ?
Jusqu'où peut-il aller dans sa quête
insensée de puissance ? Le fils peut-il
encore regarder le père avec
amour ?
Le théâtre mise sur le pouvoir rythmique
des mots pour donner aux
personnages leur poids de sang et de
chair. Sans nommer une guerre, une
idéologie, un Dieu, un parti... sans
montrer du doigt un uniforme en
particulier, Cantate de guerre dénonce
l'engrenage de la haine raciale.
La frontière entre le monde réglementé
du soldat et celui du tortionnaire,
du mercenaire, de l'intégriste
ou du génocidaire tend à s'effacer
dans un contexte où le partage des
richesses est de plus en plus inégal.