Quels peuvent être les contenus et les formes inédites d'une stratégie révolutionnaire à visée postcapitaliste ?
Personne ne peut plus méconnaître que notre mode de production détériore très gravement les équilibres écologiques de la planète, menaçant l'avenir de tous les vivants. Bien moins dite, mais tout aussi grave est la détérioration générale des valeurs de la vie humaine civilisée, partout piétinées par les diktats de la rentabilité financière.
Parer à cette double catastrophe exige d'en finir avec sa source : un capitalisme qui sacrifie avec une brutalité inouïe la nature et les humains aux exigences insatiables des profiteurs privés. Ce système à bout de course nous conduit tous dans le mur. Il est urgent de lui enlever le volant.
Ainsi vient à l'ordre du jour une grande audace révolutionnaire, mais de tout autre sorte qu'au siècle dernier. Non plus révolution d'une classe mais de tout le peuple producteur prenant ses affaires en main. Non plus insurrection violente mais, moyennant d'intenses luttes d'idées et initiatives pratiques, conquête pacifique de l'hégémonie en faveur de réformes révolutionnaires changeant d'emblée la vie du grand nombre. Non plus transformation par en haut sous pilotage autoritaire d'un parti mais appropriation commune s'auto-organisant horizontalement en inventant une société enfin sans classes.
De vive actualité politique, ces entretiens entre le philosophe Lucien Sève et son fils, l'historien Jean Sève, portent à rêver tout en stimulant à agir sans retard.