On se saisit de mes deux compagnons et ils furent décapités.
Quand mon tour arriva, le fils du roi m'aperçut et il
obtint ma grâce. On me conduisit vers les autres garçons,
car il était interdit de tuer quelqu'un de moins de vingt
ans et j'avais à l'époque à peine seize ans.
Capturé lors de la bataille de Nicopolis en 1396, Johannes
Schiltberger est enrôlé de force dans l'armée du sultan ottoman
Bayézid «La Foudre». En 1402, les hordes du terrible
Tamerlan écrasent les troupes turques près d'Ankara, et
Schiltberger, à nouveau fait prisonnier, est astreint à servir
cette fois dans l'armée tatare...
Ce n'est qu'après trente ans de cavalcades en Asie centrale
qu'il parvient enfin à retourner dans sa Bavière natale, où il
couche ses souvenirs par écrit.
Ainsi émerge un immense monde mouvant, où des empires
s'effondrent le long de la Route de la Soie et où des princes
turcs et mongols s'affrontent en des guerres incessantes
de l'Égypte à la Sibérie. Parmi les peuples éclectiques aux
croyances bigarrées du Caucase ou des grandes steppes,
Schiltberger raconte batailles, légendes et anecdotes, offrant
à son lecteur de quoi rêver mille fois à son incroyable destin.
Captif des Tatars n'avait jamais été traduit en français.