Depuis quelques décennies, le contrôle des frontières
et de l'accès à la citoyenneté a été considérablement
renforcé en Europe et ailleurs. Alors
même que se poursuit et s'accélère un puissant
processus de globalisation, les mobilités humaines
sont pour partie entravées. Cet ouvrage propose
d'interpréter, à la lumière des anciennes guerres
de capture d'esclaves, les dispositifs antimigratoires
et d'analyser l'émergence de la figure du
«sans-papiers» ou du «clandestin» qui n'est en
fait qu'un étranger privé de ses droits. Ce modèle
permet de résoudre la double contradiction apparente,
d'une part entre les besoins avérés de main-d'oeuvre
des pays occidentaux et ces politiques
et, d'autre part, entre les fondements humanistes
des démocraties et le recours à l'internement et à
l'expulsion de civils.