L'entrée de l'éthique du care sur la scène médiatique en France
au printemps 2010 a été saluée par un sursaut d'ironie et beaucoup
d'incompréhension : comment cette histoire de «bonnes femmes»
et de «bons sentiments» pourrait-elle prétendre nous donner des
leçons politiques ? Qu'est-ce qui peut bien être féministe dans cette
façon de revendiquer l'importance éthique du souci des autres ?
Quel intérêt la France, avec sa tradition républicaine universaliste,
aurait-elle à cette idée venue des États-Unis ?
À ces réactions, ce livre répond par d'autres questions : qui
a l'autorité pour dire ce qu'est un point de vue moral ? Les sentiments
ont-ils un genre ? Que nous apprennent-ils des liens qui
nous attachent aux autres ? Pourquoi tant de mépris envers celles
et ceux qui prennent soin de nous ?