«Ce que je fais dans Carnets consiste à construire une narration avec des situations, descriptions, faits et réflexions utilisés de manière à former un récit de la vie d'un couple. Autrement dit, un roman avec deux héros, un fond historique, des personnages de deuxième et de troisième plan, un temps d'action variable. Au fond, si je voulais m'en donner la peine, je pourrais l'écrire comme un vrai roman, à la troisième personne, en attribuant aux personnages des noms fictifs. Mais je ne veux pas m'en donner la peine. Et le fait que je ne le veuille pas et que je n'écrive pas à la troisième personne recèle l'élément important, essentiel, que j'appelle modification de la perspective ou déplacement du point de vue, et qui correspond probablement à un genre nouveau d'engagement vis-à-vis de la réalité. D'un engagement qui se manifeste par le rejet d'une littérature générée par la forme, non par la vie.»
K. B.