La «Grande Guerre patriotique» - celle qui débuta
en URSS en 1941 par une déroute et se termina,
quatre ans plus tard, au prix de sacrifices inouïs,
le drapeau rouge flottant sur le toit du Reichstag -,
Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant
de guerre pour Krasnaïa Zvezda (L'Étoile rouge),
le quotidien officiel de l'Armée rouge,
il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou,
Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira
son inoubliable roman Vie et destin -, la libération
des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans
Varsovie, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier
ce qu'il appelle «la vérité impitoyable de la guerre».
Ses carnets, par leur liberté de ton, différaient
sensiblement de ses dépêches publiées
dans L'Étoile rouge. L'historien Antony Beevor
nous en propose des morceaux choisis,
reliés entre eux par des indications précieuses
sur le déroulement de la guerre, le contexte
politique et le cheminement personnel
de Grossman, ex-communiste désenchanté,
juif athée, et avant tout écrivain...