Dans la solitude nombreuse de la ville
dans le site ouvert des corps
un seul geste suffit
pour reconnaître un visage
et s'arrêter en rêvant de le comprendre.
Le monde est une continuité d'êtres et de formes qui s'offre à celui qui reçoit,
voit, ressent, traverse à la fois la multitude et la solitude. Mais voir c'est déjà
penser les choses, c'est être dans la relation, les vérités difficiles des réalités
évidentes ou masquées ; il faut alors refaire le chemin, dessiller la conscience,
aimer la langue qui regarde ce qui arrive, ce qui vient à sa rencontre dans
l'usage des jours, des habitudes, des étrangetés familières. Savoir et voir, c'est
peut-être la même chose, nous dit Hassan Wahbi, la correspondance nécessaire
non pour fabriquer du poétique mais pour retenir un peu l'émotion des présences
et des absences, de ce qu'on croit être visible, ce qui ne peut que s'éloigner,
s'évanouir.